PEGC : Professeurs d’Enseignement Général de Collège

C’est une espèce en voie de disparition.

Ce sont pourtant les professeurs les mieux formés à enseigner, puisque, lorsque leur centre de formation existait encore, ils avaient droit à trois années pleines de formation pédagogique.

Aujourd’hui, les professeurs sont mis définitivement devant une classe après seulement un an. Et l’année prochaine ils seront mis sur un poste à plein temps sans aucune formation préalable ! C’est ce qui s’appelle la formation sur le tas ! C’est ça le progrès…

Les PEGC sont aussi les seuls professeurs à être bivalents, c’est-à-dire qu’ils sont habilités à enseigner deux disciplines (par exemple, moi je peux enseigner la physique-chimie, mais aussi les sciences de la vie et de la terre).

Pourtant, ce sont les plus mal payés de tous les enseignants, véritables SMICards de l’enseignement, leur corps a été supprimé il y a quelques années. Ceux qui restent et qui ne sont encore pas en retraite ont obtenu une revalorisation de leur situation par le gouvernement Jospin. Celui-ci avait signé avec leurs syndicats, un protocole d’accord leur donnant les mêmes perspectives de carrière que les autres catégories de professeurs.

Pour cela, avaient été créées la  « hors classe » puis la « classe exceptionnelle » dont le dernier échelon arrivait au même indice que celui des professeurs certifiés.

Malheureusement, les gouvernements qui ont suivi, malgré les promesses, n’ont pas permis ce rattrapage, car le temps nécessaire au passage d’un échelon à l’autre dans ces nouvelles classes (4 ans par échelon) fait qu’aucun PEGC arrivé à l’âge de la retraite ne peut atteindre l’indice terminal (ou alors, il faut qu’il travaille jusqu’à 70 ans !…)

Le président Sarkozy a lui aussi promis une revalorisation de la condition des enseignants, mais encore une fois, les PEGC ont été oubliés, et l’écart de rémunération ne fait qu’augmenter. Un jeune professeur qui débute aujourd’hui, va bientôt toucher plus qu’un PEGC à la veille de la retraite.

Je publie ici mon bulletin de salaire du mois de Février. Après 40 ans de carrière, à deux ans de la retraite,  au 3ème échelon de la classe exceptionnelle, à mi-temps en CPA (cessation progressive d’activité, remunérée à 60%),  je touche moins de 1500€ par mois.

Tout à l’heure,  je suis convoqué au Rectorat à la CAPA (Commission Administrative Paritaire Académique) en tant qu’élu du Syndicat des enseignants UNSA pour étudier les passages d’échelons. Encore une fois, avec mes collègues, nous allons transmettre nos doléances aux représentants de l’état et en particulier notre inquiétude au niveau des fins de carrières et des retraites. Nous craignons cependant que ces doléances restent lettres mortes. Sans doute faudra-t-il d’autres formes d’actions, si le dialogue ne reste qu’un monologue avec un sourd très profond…

PS : Personnellement, je n’ai pas à me plaindre, car grâce à mes mandats électifs,  j’ai des compléments de revenus, mais je pense à mes collègues qui n’ont que ce salaire…

~ par jeanpaulnoret sur 25 avril 2010.

14 Réponses to “PEGC : Professeurs d’Enseignement Général de Collège”

  1. Je suis actuellement en master enseignement et je suis l’auteur d’un blog à ce propos. Je vous invite à venir y jeter un coup d’œil. Bravo pour votre blog !

  2. Salut jeune futur collègue, je suis allé voir votre blog.
    Bravo pour la forme et le contenu.
    Cela décrit bien l’ambiance de votre situation. Il faut vraiment y croire, et rien est fait par nos actuels gouvernants pour encourager les jeunes à se diriger vers ce métier qui est pourtant le plus beau du monde.
    C’est vrai, la pédagogie ça s’apprend, les stages (nécessaires) ne sont pas suffisants. Cette suppression de la formation initiale est une catastrophe…
    Bon courage pour le 2ème semestre et continuez à exprimer vos sentiments sur votre blog, ça peut aider d’autres jeunes dans la même situation et ça peut ouvrir les yeux à quelques universitaires, voire à quelques décideurs de l’éducation nationale (on peut toujours rêver…)

  3. […] PEGC : Professeurs d’Enseignement Général de Collège April 2010 1 comment […]

  4. Cher collègue,

    Vous êtes à temps partiel (CPA) + un jour de grève, aussi votre bulletin de salaire ne reflète pas le salaire réel d’un PEGC en fin de carrière. Pour comparer, je suis actuellement neo tit certifié à 19h et je touche 2154 € net ( indeminite de residence+ISOE+SFTx2) et 1HSA (j’ai refusé 2h sup..)+PP+RST frais de transport 50% en fixe + en variable. Si vous vouliez toucher plus en fin de carrière, vous auriez dû évoluer vers le corps des personnels de direction, Conseiller en formation continue +600€ ou encore demander à intégrer un autre corps par liste d’aptitude, concours voire détachement. Bref c’est pas comme si vous étiez caissier à carrefour sans aucune possibilité d’évoluer. Je ne vous plains pas!

  5. « Les PEGC sont aussi les seuls professeurs à être bivalents, c’est-à-dire qu’ils sont habilités à enseigner deux disciplines » FAUX les PLP sont également bivalents.

  6. Cher collègue,

    Pour ma part, j’ai dit moi-même en fin d’article, si vous l’avez lu jusqu’au bout, que je ne me plaignais pas, mais que je pensais à mes collègues qui n’avaient que ce revenu après 40 ans de carrière et 3 ans de formation.

    Evidemment, c’est tout de même mieux que la situation d’un caissier de supermarché qui est dans une situation tout aussi déplorable. Il ne faut pas tomber dans le piège de l’idéologie dominante qui se débrouille toujours pour opposer les modestes entre eux pour qu’ils oublient ceux du haut de l’échelle qui peuvent ainsi dormir tranquilles sur leur millions mensuels !…

    Pour être plus précis, sans retenue pour grève, sans complément CPA et avec toutes les indemnités (ISOE), un PEGC en fin de carrière 3e échelon de la classe exceptionnelle touche 2398.46 € net (j’ai mis ma feuille de paye perso, car c’est la seule que j’avais et que personne ne me croyait quand j’évoquais ces niveaux…)

    Je n’ai pas souhaité passer dans le corps de direction ni de formation car j’ai choisi l’enseignement pour être en présence d’élèves, c’est ma vocation et je n’ai jamais voulu l’abandonner totalement, même lorsque j’ai été élu…

    Je trouve que votre rémunération de débutant certifié à hauteur de 2154 € net est tout aussi scandaleuse et montre bien que les enseignants Français sont bien les plus mal indemnisés d’Europe.

    La droite a inventé les nombreux statuts différents dans l’enseignement avec des rémunérations différentes pour le même travail devant les mêmes élèves pour diviser le monde enseignant et susciter des jalousies. Ne tombez pas dans le piège et luttez comme moi pour réévaluer globalement la condition enseignante française et pour unifier la situation des personnels ayant le même niveau de formation et de responsabilité.

    Les PLP sont, comme les PEGC, les smicards de l’enseignement secondaire…

  7. Monsieur,

    Permettez-moi de vous rappeler que votre fiche de paie justifie un salaire à mi-temps pour l’éducation nationale et tiers-temps pour le privé !
    Après 30 ans de carrière dans le privé, je suis à 2200 euros nets pour 39 heures ou plus par semaine, soit 14 euros de l’heure. Vous êtes à 28 euros de l’heure… Le double !
    Nous sommes en juin. Je suis épuisée par mon travail et j’aurai deux semaines de congés en août. C’est tout.
    Si j’ai le malheur d’être absente, je ne suis pas indemnisée avant 4 jours de carence, vous l’êtes dès le premier.
    Je ne suis pas sûre d’avoir encore un emploi demain si j’ai un coup de fatigue, vous si.
    Si vous enviez les salaires du privé, n’hésitez pas à venir y travailler ! Je ne ferai pas l’inverse car je ne veux pas peser sur l’économie de la France.

    Par pitié, enseignants de tous niveaux, arrêtez de vous plaindre. Pensez à ceux qui travaillent 47 semaies par an et non 25 et qui en plus ne peuvent pas respirer dans leurs jobs. Ayez un peu de pudeur pour le privé, s’il vous plait.
    Merci
    Laure

    PS : Que tous les enseignants arrêtent de dire aux enfants que l’école est gratuite… Elle pèse trop cher dans le budget national pour que ce mythe perdure.

    • Bonjour,

      Pardonnez-moi, mais qui est en train de se plaindre là ???
      Mon père travaille dans le privé et il s’en sort parfaitement bien…
      Si vous avez des requêtes quant à votre salaire ou au budget de l’Education, c’est à Madame Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, qu’il faut vous adresser !

  8. Bonjour,

    Le fait que les PEGC sont en  » voie d’extinction  » ne m’arrange pas car je veux devenir enseignant mais je n’arrive pas à me décider entre les Lettres et l’Espagnol. Devenir PEGC m’aurai permis d’enseigner ces deux discipline. J’ai déjà envoyé plusieurs e-mails à l’Education Nationale à ce sujet, à chaque fois ils me répondent qu’il vont transmettre mon message à la Direction des Ressources Humaines, et à chaque fois je reste sans nouvelles…
    Que pouvez-vous me dire là-dessus et quel conseil pourriez-vous me donnez ?

    Merci, H.T.

  9. Bonjour Hadrien,
    Le métier d’enseignant est l’un des plus beaux métiers du monde, même s’il n’est plus considéré comme il le devrait.
    La bivalence était une richesse supplémentaire pour l’enseignant, les élèves, mais aussi l’administration, car elle lui permettait une plus grande facilité dans les attributions de postes.
    Je crois, qu’après la suppression des PEGC, le ministère est en train de réfléchir à une possibilité pour les certifiés d’être bivalents.
    Pour l’instant, il faut choisir une des deux spécialités (lettres me semble plus porteur) et faire savoir votre désir d’enseigner aussi l’espagnol, ce sera plus facile pour obtenir un poste.
    cdlnt, JPN

  10. Certains professeurs certifiés sont bivalents : ceux qui enseignent les langues régionales. Les professeurs qui ont eu le CAPES de breton ont une bivalence en histoire, en lettres, en anglais ou en mathématiques et doivent enseigner ces matières en plus.

  11. Bonjour à tous,
    Désolé de ma réponse extrêmement tardive ! J’avais complètement oublié ce site depuis deux ans, et je viens de le retrouver tout à fait par hasard.
    Entre temps, je me suis bien-sûr renseigné sur la bivalence des professeurs certifiés, et j’ai découvert l’existence d’une mention complémentaire au CAPES qui permet de dispenser un enseignement dans deux disciplines. Ainsi, je pourrai m’inscrire au CAPES de Lettres avec la mention Espagnol, ou vice-versa (à l’instar de nos anciens PEGC) !
    J’ai vu également que la bivalence était possible via le CAPLP, mais bon le lycée professionnel ne semble pas être la meilleure instance éducative d’après les témoignages que je reçois…
    Merci à JPN et Frédéric qui ont pris le temps de me répondre, et je m’excuse encore une fois de ma réponse tardive.

  12. Bonne initiative et donc bonne chance pour ce CAPES avec mention complémentaire. Il facilitera votre carrière et vos possibilités de choix…
    JPN

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