La Maison du terroir du lac de Marcenay

Je suis allé à la conférence qui était organisée par l’association des artisans et producteurs locaux qui depuis une vingtaine d’année exposent et vendent leurs produits au bord du lac de Marcenay, dans l’ancienne halle à charbon du haut fourneau.

Ils sont en grande difficulté, car ils n’ont pas les moyens de financer l’emploi de leur vendeuse-animatrice et sont obligés de la licencier après avoir fermé avant même la fin de saison. Au début, ils équilibraient leur budget grâce aux aides de l’état, car les animatrices étaient sur des postes d’emplois aidés. Aujourd’hui, il n’y a plus aucune aide pour pérenniser ces emplois.

Ils ont donc fait appel aux communes propriétaires du lac et aux six conseillers généraux pour une aide modeste devant leur permettre de boucler la saison. Ils n’ont reçu que quatre réponses (trois communes, Balot, Bissey et Larrey et moi-même en tant que conseiller général, qui leur ont attribué une aide financière)

Les personnes nombreuses venues à leur conférence d’appel au secours ont montré leur attachement à leur travail. Malheureusement peu d’élus étaient présents, ce qui montre leur peu d’intérêt pour le développement de leur pays, pourtant l’association avait lancé des centaines d’invitations… Le maire de Châtillon, absent non excusé; le maire de Laignes, absent non excusé; Le président du Pays Châtillonnais, absent non excusé (Henri Julien a dit un gros mensonge le sur-lendemain en réunion publique en disant qu’il n’avait pas été invité…). Pourtant d’autres élus, souvent éloignés avaient envoyé un message de soutien (François Rebsamen et Jean-Claude Robert m’ont demandé de les représenter et de leur faire un compte-rendu) ; Patrick Molinoz, président du Pays de l’Auxois était présent.

La présidente, Françoise Mey a fait part de son inquiétude, amplifiée encore par la dégradation du site : pêche et baignade interdites, restaurant et hôtel fermé, état d’abandon du site et état de délabrement des bâtiments (voire dangereux à cause des chutes de pierres et des protections cassées)

Roland Didier expert bénévole qui a passé quelques semaines sur place pour faire un audit a exposé le résultat de ses travaux. Il a insisté très fortement sur l’aberration que serait une vente du lac qui doit rester propriété publique. Il a également exposé le mauvais traitement de la résiliation du bail de la fédération de pêche. Celle-ci n’avait pas le droit de résilier son bail avant de restituer le bien loué en bon état : un état des lieux de sortie aurait dû être fait avec exigence de nettoyage de la pêcherie, de remise du poisson du petit étang, de réalevinage et de nettoyage de la roselière.

J’ai trouvé cette partie bien structurée. Par contre il s’est ensuite livré à un historique du site : « comment en est-on arrivé là ? » Et là j’ai dû intervenir pour donner les informations. En effet pour faire son exposé, il n’a vu que le maire de Laignes ! Il n’a rencontré ni le maire de Marcenay, ni l’ancien président du syndicat du lac (moi-même), ni le nouveau !

C’est dire si son information était partielle (et partiale !)

Il croyait que le lac avait été racheté à l’époque de M. Recq ! En fait c’était bien avant, et j’ai rappelé qu’il y a plus de cinquante ans, une première génération d’élus avaient déjà fait la grosse erreur de vendre le lac. Toute la population leur était alors tombée sur le dos (on avait vu apparaître une clôture de 2m de haut autour du lac …)

Il avait fallu deux élus très soucieux de leur pays, Michel Sordel, Maire de Châtillon, créateur du syndicat de pays Châtillonnais et Emile Lepître, Maire de Laignes. Ils ont sollicité toutes les communes du Châtillonnais pour s’unir et racheter le lac. Seules 13 communes du Canton de Laignes (en plus de Laignes et Châtillon) ont répondu et ont créé le syndicat du lac : Balot, Bissey-la-pierre, Bouix, Cérilly, Channay, Etais, Griselles, Larrey, Marcenay, Nesle-et-Massoult, Nicey, Planay et Poinçon-les-Larrey.

Ce syndicat a été successivement présidé par Michel Sordel, Pierre Jobard, Jean-Pierre Recq et moi-même jusqu’en 2008.

Le lac à une époque où chaque année on aménageait la plage

Sur la gestion passée, Roland Didier a été un peu léger car son contact principal, le maire de Laignes, bien entendu ne lui a donné que des informations soit imprécises, soit  partielles et en tous cas partiales.

Il lui a donné un rapport de la chambre régionale des comptes indiquant que les finances du syndicat étaient en précarité à cause d’un endettement très important (le même rapport qu’il avait reproduit dans la presse pour soi-disant démontrer une mauvaise gestion de ma part…). Il n’a pas eu l’honnêteté de dire que ce rapport était vieux de huit ans. Il n’a pas eu non plus l’honnêteté de sortir le dernier rapport de cette chambre qui a été présenté en séance publique du syndicat en 2006 et qui validait au centime près mon budget. Il n’y a pas eu de rapport depuis et à la fin de mon mandat, j’ai transmis au président Soupault une collectivité avec un endettement pratiquement réduit à zéro et une grosse réserve financière placée à la trésorerie, ainsi que des projets susceptibles de faire fructifier ce trésor…

Deux ans plus tard que constatons-nous? Le matelas a fondu, les emplois d’entretiens du site ont été réduits à un demi poste, le contrat avec la fédération de pêche a été rompu sans négociation, la vidange du lac n’a pas été exploitée pour analyser le problème de l’envasement et n’a pas été menée à son terme (réempoissonnement du lac), la baignade a été interdite, les projets ont tous été abandonnés (voire même pas présentés), les ponts avec les mécènes japonnais ont été coupés, il n’y a plus aucun volontaire pour prendre la direction du syndicat… Triste bilan en à peine deux ans, surtout pour certains qui ont tant critiqué la précédente gestion !…

Je ne jette pas la pierre au pauvre Bernard Soupault qui a fait ce qu’il a pu face aux pressions et à la domination des maires de Laignes et Châtillon. Ceux-ci ne rêvent que de refaire les mêmes erreurs que leurs prédessesseurs d’il y a cinquante ans, en vendant le lac, ce joyau du Châtillonnais dont la valeur dépasse ce que beaucoup pensent.

Pour en revenir à la situation de la maison du terroir, j’ai été finalement le seul à leur proposer un projet concret en leur préparant un dossier de demande d’aide départementale et en mettant en perspective le plan Européen Leader.

Ces dossiers seront finalisés dans les semaines qui viennent et j’espère qu’ils permettront à cette union de commerçants, artisans et producteurs locaux de repartir en avril prochain sur de nouvelles bases plus optimistes… C’est essentiel pour le site, car je ne le vois pas survivre à une nouvelle fermeture.

~ par jeanpaulnoret sur 26 septembre 2010.

11 Réponses to “La Maison du terroir du lac de Marcenay”

  1. Merci à vous-même et à Patrick Molinoz d’être venus soutenir cette association, ô combien méritante.
    La désinvolture des élus qui n’ont pas eu la politesse et l’élégance d’excuser leur absence n’a rien de surprenant, sachant qu’ils sont beaucoup plus préoccupés par leur intérêt personnel que par celui de la Région qu’ils sont censés représenter.
    Nul doute que les habitants du Nord Côte-d’Or…et de l’Auxois… sauront s’en souvenir le moment venu ! Au fait, n’y a t-il pas en mars 2011 des élections cantonales…???

  2. Oui, parmi les renouvelables (mais pas forcement à renouveler) il a – un certain Julien à Aignay
    – un certain Chardon à Montigny
    – un certain Houpert à Grancey
    et un certain Sauvadet à Vitteaux
    Affaire à suivre…

  3. et pourquoi pas proposer un festival de musique au bord du lac? il y a la place, le site est superbe…..

    • Voilà une excellente idée.
      Il faut maintenant trouver ceux qui ont assez d’envergure et d’ambition pour monter un tel projet, car il ne faut pas trop compter sur les élus responsables du site.
      Obtenir d’eux l’autorisation d’utiliser le site serait déjà une première étape…

      • Je sais c’est une sérieuse aventure ce genre de chose surtout que Woodstock est loin et que les Rav Parties c’est pas le genre du coin…non plutôt jazz, classique, chanson française. Je suis à Marcenay, nouveau dans le coin, Belge en retraite (ayant maintenant domicile principale ici), photographe en action…Je connais certaines personnes du milieu du spectacle, je vais sonder l’idée mais il faudrait être sure que ce genre de chose puisse se faire au bord du lac (autorisations).
        Michel Rousseau
        Bien à vous

      • Voici un premier contact avec un ami de longue date, je vous en donne le texte/ :

        Pour organiser ce genre d’évènement, il faut aujourd’hui une organisation en béton !

        Les règles de sécurité ont beaucoup évolué depuis Woodstock.

        Cela coûte aussi de plus en plus cher, car plus aucun artiste, technicien ou fournisseur ne vient contre des promesses. Les artistes ne gagnent plus d’argent avec les disques, mais avec les concerts. Pour rappel, l’organisateur de Woodstock n’a quasi payé personne et est resté endetté plusieurs années… Le film lui a rapporté un peu d’argent vite englouti dans les remboursements.

        Pour, au minimum, rentrer dans les frais, l’évènement doit donc être payant (et non gratuit ou susceptible de l’être pour les resquilleurs !). Pour cela, il faut une zone fermée avec un service de sécurité sans faiblesse. C’est, à mon avis, le premier point à vérifier : la zone du lac de Marcenay est-elle sécurisable ?

        Il faut choisir une date favorable sur le plan météo, mais en Bourgogne rien n’est sûr ! Donc, prendre une bonne assurance (de plus en plus cher aussi !).

        Ensuite il faut vérifier si l’accessibilité à la zone du concert est suffisante pour les milliers de spectateurs qui sont sensés en faire le succès !

        De même pour les artistes : un accès par hélicoptère doit être envisagé si les accès routiers risquent d’être saturés.

        Une fois que l’on a étudié la faisabilité du projet, il faut en parler aux autorités locales (mairie, responsables des éventuels communauté de communes, le département, la Région) qui doivent répercuter vers les services de police (préfecture), armée, secours, infrastructures routières, transports divers, etc… L’organisation d’un tel évènement demande de nombreuses réunions d’information avec toutes ces autorités et il faut connaitre son sujet sur le bout des doigts et savoir répondre à toutes les questions (combien de WC avez-vous prévu ? Combien de personnes vont venir ? Avez-vous prévu des services sanitaires – médecins et autres ? Combien de jours va durer l’évènement, préparatifs et démontages compris ? Etc… etc… ).

        Bref, à deux, nous ne suffirons pas… Plutôt que faire la lumière, je me verrais bien dans un rôle d’organisation. Que mon travail s’arrête quand commence le premier concert et qu’il reprenne à la fin du dernier… Sachant que même si on a tout prévu, il y a toujours un imprévu par minute dans un festival !

        Pouvoir en parler avec un organisateur avisé (Vieilles Charrues, par ex.) est un plus !

        Si tu n’es pas encore découragé, on peut continuer d’en parler.

        A+
        Daniel

  4. ça fait un peu peur…
    mais les remarques sont très judicieuses.

    • oui mais nous pouvons néanmoins aller de l’avant. Nous devons savoir si la possibilité administrative est accordable. Il faut faire un repérage du site pour fixer la zone spectacle et l’étendue spectateur possible, le problème du resto/hôtel fermé est un souci d’importance car il pouvait servir de base pour stocker du matériel et pour une certaine logistique (nourriture et logement du staff).
      Il faut aussi définir le style de festival, un titre par ex: Festival DO (comme do,re mi….) du Lac…..
      Pourrions-nous nous rencontrer? A l’issue d’une séance ciné par ex? merci

  5. Quand vous voulez…
    Après un ciné c’est bien pour faire connaissance, plus longuement ensuite pour parler du lac et de son avenir…
    Cordialement

  6. Bonjour à toutes,
    Je viens solliciter votre aide afin de diffuser l’information suivante, à toutes vos connaissances qui seraient intéressées par une ruche (un drive de producteurs locaux) à Châtillon-sur-Seine.
    Il s’agit de s’inscrire gratuitement sur le site internet :
    laruchequiditoui.com
    et de faire ses achats en ligne qui seront ensuite retirés durant une distribution qui aurait lieu, le lundi à partir de 17 heures sur le parking du théâtre Gaston Bernard à Châtillon-sur-Seine.
    Il s’agit uniquement de faire travailler nos producteurs locaux.
    Leur donner la priorité, c’est préserver notre terroir. Pensez-y !
    Le bouche-à-oreille étant la plus efficace des publicités, je compte sur vous pour trouver des abeilles (des clientes). Il me faut trente inscriptions pour ouvrir une ruche.
    Il existe plus de 300 ruches en France dont Dijon, Beaune et Nuits-Saint-Georges.
    Transférer ce mél à tous vos contacts.
    UN GRAND MERCI POUR VOTRE SOUTIEN.
    Patricia simon courban

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